samedi 18 octobre 2014

Biographie de la faim – Amélie Nothomb


Commencé en 2006, le livre Biographie de la faim (sorti en 2004) n’avait pas réussi à me capter, à attiser ma soif de lecture. Je m’étais arrêtée en plein milieu, et l’avais abandonné sur mon étagère. Bizarre, moi qui adore en général les pépites annuelles de mon auteure belge préférée… Que s’est-il passé?

L’histoire semble pourtant prometteuse :

“L’auteur de Stupeur et Tremblements (Grand Prix du roman de l’Académie française 1999) et de Métaphysique des Tubes fait revivre ses souvenirs de petite enfance au Japon mais aussi à Pékin, à New York, au Bangladesh et autres lieux où l’a conduite la carrière d’un père diplomate. Au cœur du kaléidoscope : sa faim. Le mystère de la faim, la faim goinfre, joyeuse ou tragique et angoissante, quête perpétuelle d’un accomplissement inaccessible, qui explique autant l’histoire des peuples que celle des individus. Les figures du père, d’une nourrice japonaise, d’une sœur tendrement aimée se dessinent aussi dans ce récit pudique et sincère, maniant l’humour noir et la provocation.”

Huit années plus tard, je redécouvre dans ma bibliothèque ce roman inachevé. Je suis tenace, et ne supporte pas de rester sur un échec. J’ouvre donc ce roman à nouveau. Et là, quel délice, me voilà happée!

Ce roman traite de la faim, toutes les faims, ces désirs et curiosités qui nous poussent et nous motivent, nous font sortir de nous-mêmes pour aller encore plus loin.

Il m’aura fallu huit années pour atteindre la maturité et digérer ce texte si riche et brillant. Amélie Nothomb est parfois un peu ‘spéciale’ dans ses romans, et je n’adhère pas à 100% à ses réflexions et ses philosophies de vie. Mais ce que j’aime, c’est confronter son opinion à la mienne, mais aussi et surtout, l’ouverture d’esprit et la précision qu’elle offre. En général, je ne pousse jamais mes réflexions dans des retranchements aussi lointains et profonds. Amélie, si. Ce qui donne quelquefois des conclusions ‘tordues’ ou ‘bizarres’. Ce qui me plait chez elle, c’est ce second degré poussé à son extrême, et ses tournures de phrases raffinées, travaillées mais naturelles.

Car Amélie est une poète, elle joue avec les mots, les place côte à côte non seulement pour leur donner du sens, mais aussi pour les faire chanter, résonner. Ses métaphores et ses appositions d’adjectifs opposés m’enchantent à chaque fois et m’embarquent dans son univers unique!

Amélie, il me semblait bien qu’avec toi, je ne restais jamais sur ma faim, merci!

Biographie de la faim par Amélie Nothomb, 190 pages, publié chez Le Livre de Poche.

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